The photo that struck me personally is this one:
Un train pour le Yunnan, Auguste François, Musée Guimet
En ce moment, la « petite » exposition du Musée Guimet est consacrée, tenez-vous bien le titre est long « Un train pour le Yunnan – Les tribulations de deux Français en Chine, 65 photographies d’Auguste François et de Georges-Auguste Marbotte ». L’exposition se tient au 2ème niveau de la bibliothèque.
Le thème est la construction du chemin de fer Lao Cai – Kunming sur la ligne Saigon- Cholon. Ça ne vous dit sans doute rien, mais vu la région, on sent vite que ça va être compliqué de poser les 470 km de rail, et que cela va couter cher en monnaies sonnantes et trébuchantes et en vies humaines.
Georges-Auguste Marbotte est l’un des ingénieurs sur le chantier et quand on voit le cadre de travail, on se dit qu’il a dû avoir du mal à pratique son art. Les terrains sont essentiellement verticaux, le transport assuré par des porteurs ou des chars à bœufs capables de monter les escaliers taillés dans la pierre. Les éléments des ouvrages sont donc forcément assez contraints : 80 à 100 kilos max et moins de 2 m 50 de long.
Ici les tirages sont assez contrastés, à tel point que certains deviennent assez peu lisibles d’autant que l’éclairage n’est pas toujours adapté et les verres pas suffisamment traités anti-reflets.
Mais finalement le plus intéressant dans l’exposition est peut être la vie du deuxième compère, Auguste François, diplomate, rétif à la politique, un peu aventurier, et excellent photographe. En poste de consul, son travail consiste surtout à éviter les problèmes entre occidentaux et chinois (et entre occidentaux tout court car la perfide Albion rôde). Sur la question ferroviaire, il est chargé des négociations avec les pouvoirs locaux. Par sa fonction, il se déplace beaucoup et promène son objectif avec lui : beaucoup de portraits, mandarins, militaires, juges en train de siéger, mais aussi des scènes de rues, porteurs d’eau, épouillages, lanterne magiques, marchés. Il est aussi un peu ethnologue et ses images illustrent le fait que près de la moitié des ethnies non Han se concentre au Yunnan.
Il photographiera aussi les émeutes anti-occidentales du début du siècle (pour le coup, il manque un peu d’historique), qui semblent avoir lieu un peu après la révolte des Boxers. Ces événements lui vaudront une heure de gloire quand il assurera, par son sang-froid, la sortie de ses compatriotes.
Les tirages sont très beaux, très doux et les négatifs semblent avoir été remarquablement conservés.
Mon seul regret est qu’on ne comprend pas bien, les liens (s’ily en eut) entre les 2 hommes.
Pendant que vous êtes sur place et, si vous avez déjà parcouru l’exposition sur les Hans, Restez au 2ème étage pour voir les estampages des décors muraux des tombes et chapelles funéraires des Hans de l’Est. Comme vous pouvez le voir sur ces images, les pièces sont remarquablement conservées !
Cette technique est utilisée depuis le V et VI ème siècle APJC en Chine pour conserver et diffuser ces images.
Tarif : 7.5 euros, l’entrée aux collections permanentes donne accès aux petites expositions.
Durée : 15 minutes
Site Officiel : http://www.guimet.fr/fr/expositions/expositions-a-venir/un-train-pour-le-yunnan-les-tribulations-de-deux-francais-en-chine
Deux autres jolies choses apparues/aperçues dans les collections permanentes :
Seki Masato – Un coeur pur 2011 (désolé pour les reflets)
Yo Hwang, les 10 diagrammes du savoir royal, Corée 1568, Encre et couleur sur papier
No comments:
Post a Comment