Wednesday, 15 October 2014

Hommage à Roland Besenval


Disparition brutale de l'archéologue français Roland Besenval

Éminent expert de l'Asie centrale, notamment découvreur des vestiges si longtemps recherchés du passage d’Alexandre le Grand en Afghanistan, Roland Besenval est mort à 67 ans au Tadjikistan.


Portrait de Roland Besenval, en 2010, dans le nord de l'Afghanistan. Copyright Bernadette ArnaudPortrait de Roland Besenval, en 2010, dans le nord de l'Afghanistan. Copyright Bernadette Arnaud


HOMMAGE. C’est un passionné par l’Orient qu’il n’a eu de cesse d’explorer tout au long de sa vie, qui vient de disparaître. À la mi-septembre, il avait ouvert un compte Twitter, où l’on pouvait lire sur son profil : Oman, Pakistan, Iran, Afghanistan, Tadjikistan… Et c’est dans ce dernier pays qu’il vient de décéder : l'archéologue Français Roland Besenval, s’est éteint à Douchanbé le 29 septembre, à l’âge de 67 ans.

Inlassable arpenteur de l'Afghanistan et du Pakistan

Directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), il était en mission sur le site archéologique de Sarazm, dans la vallée de Zeravshan. Sur un terrain qui, comme tous les autres en Asie centrale et dans la péninsule arabique, requérait un véritable engagement.
Avec ses équipes, depuis les années 1980, il avait découvert des sites spectaculaires et insoupçonnés tels que d’extraordinaires statues gréco-bouddhiques dans la région du Wardak, ou encore Cheshme Shafâ, en Afghanistan. Insatiable, curieux des autres cultures, il s’adressait à ses homologues dans leurs langues, mais outre ses amis chercheurs entretenait des relations suivies avec les villageois de Bactres (Afghanistan) ou du Makran (Pakistan), en passant par ceux d’Oman, qui seront sans nul doute attristés d’apprendre sa disparition.
En 2010, nous l’avions accompagné en Afghanistan, dans les pas d’Alexandre le Grand (l'article est reproduit ci-dessous). Chaleureux, à l’écoute, il savait réunir autour de lui en dépit des aléas de ces régions, Tadjiks, Ouzbeks, Turkmènes autant que Pachtouns.
RÊVE. Dès 2002, à peine les talibans partis, Roland Besenval avait en effet fait renaître les activités de la Délégation archéologique française en Afghanistan (DAFA), après avoir été le premier à identifier formellement les traces de la Bactres hellénistique en découvrant des chapiteaux corinthiens et des bases de colonnes au Tepe Zargaran, à Balkh. Les vestiges si longtemps recherchés du passage d’Alexandre, accomplissant ainsi le rêve de l’indianiste Alfred Foucher (1865-1952).
En disparaissant dans ces régions du monde qu’il avait parcouru de fond en comble pour mieux les faire connaître, dans la tradition française de coopérations archéologiques, Roland Besenval disparaît un mois après un autre grand amoureux de l’Asie centrale, Peter Hopkirk, l’auteur de l’inégalable "Grand Jeu", décédé le 22 août dernier, à 83 ans.




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